Le Viêt Nam a remporté une grande victoire dans la lutte contre les abus et la violence sexiste dans les usines en introduisant pour la première fois une définition claire du harcèlement sexuel dans son code du travail, qui est entré en vigueur au début de l'année. L'Organisation internationale du travail, Better Work et d'autres agences internationales ont fait pression pour l'introduction d'une définition plus précise du harcèlement sexuel dans le code du travail vietnamien au fil des ans, car la définition juridique vague qui existait auparavant compliquait l'identification et l'éradication de ce phénomène.
Dans une enquête menée par le bureau de l'OIT du pays en 2015, jusqu'à 17 pour cent des 150 travailleurs en milieu de carrière interrogés ont déclaré qu'eux-mêmes ou quelqu'un qu'ils connaissaient sur leur lieu de travail s'étaient vu demander "des faveurs sexuelles par un supérieur en échange d'un avantage quelconque sur le lieu de travail". Mais dans ce secteur dominé par les femmes, qui compte quelque 3,5 millions de travailleurs et où peu de femmes occupent des postes de direction, les plaintes pour harcèlement sexuel restent rares. Une étude sur le harcèlement sexuel sur le lieu de travail menée par le ministère du travail, des invalides et des affaires sociales (MOLISA) et l'OIT a révélé que la peur des représailles empêche les victimes de s'exprimer, et encore moins de signaler officiellement les cas.
Les nouvelles lignes directrices sont désormais prêtes à remettre en cause le statu quo.
Le code du travail, qui a été mis à jour pour la première fois depuis 2012, donne désormais aux employeurs la possibilité de mieux comprendre le problème et de mettre en place des politiques plus pratiques. Les lignes directrices sont plus précises et incluent toute forme de harcèlement sexuel, qu'il soit physique, verbal ou non verbal, comme le langage corporel, ou la démonstration d'une activité sexuelle directement ou par voie électronique. Le lieu de travail a également été défini pour inclure tout endroit où l'employé travaille réellement, y compris les lieux liés au travail tels que les activités sociales, les ateliers, les voyages d'affaires, les conversations téléphoniques, les véhicules, etc.
Better Work Vietnam, aux côtés de partenaires nationaux et de l'OIT, a produit par le passé des lignes directrices sur le harcèlement sexuel sur le lieu de travail à l'intention des employeurs. Les nouveaux amendements au code du travail harmoniseront ces efforts, transformant ces lignes directrices en politiques pratiques et en actions concrètes, tout en permettant aux travailleurs de connaître leurs droits et d'élever la voix s'ils sont victimes de harcèlement.